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Poème et interprétation : Baron Marc-André Lévesque Réalisation et montage : Pascal Robitaille Direction photo : Matthew Wolkow Prise de son : Farid Kassouf Musique et mixage : Samuel Desrosiers Direction de production : Jonathan Lamy Colorisation : William Albu Équipement caméra : Kid Kdak Assurances : Plan B source : www.toutacouplapoesie.ca
en gros ça prend un congé et une journée de soleil en même temps
et au début au début l’intérêt est assez vague
l’intérêt c’est juste de mettre la chose dans l’eau
et la chose c’est un drakkar-ballon très très large
qui prend ses aises sur le fleuve
et le fleuve c’est mon ami
on prend une limonade avec les mouettes l’après-midi
quand les astres s’alignent et que le calendrier est d’accord
j’embarque dans l’eau avec le bateau
le quai se berce en grinçant pendant qu’on s’éloigne pendant qu’on dérive
le courant chuchote et m’invite à son rocky road festival mouillé
moelleux avec ses arguments d’énergumène
j’y pense souvent au fleuve
sa fanfare me pourchasse partout et je finis éventuellement
par m’inscrire au doux tournoi du rodéo naval
du courant qui déroule les vagues
comme on shake une nappe quand on fait un pique-nique
les berges assises sur leurs chaises de parterre
m’envoient des babailles
les berges sortent une canette
du cooler qu’elles avaient amené
ajustent leur calotte aux angles du soleil
les berges s’étendent sablées rocailles
et leurs orteils frisent un peu hors de l’eau
(c’est ça les petites roches qu’on voit
c’est les orteils des berges, j’ai décidé ça
c’est moi qui décide, c’est mon bateau)
les berges ne se baignent pas
elles font saucette simplement
parfois un poisson trampoline hors du fleuve
bécote le ciel pour deux secondes d’aventure épique
et replonge heureux dans l’eau
comme on revient au village à la fin du film
le sac à dos plein d’anecdotes éoliennes
le poisson rejoint le fleuve et son village
le fleuve c’est son oreiller perdu
quand les quais sont partis quand le fleuve s’élargit
que le temps déplie ses valises et prend toute la place
on ne voit rien d’autre que la possibilité de faire une sieste
parce que mon bateau ce n’est pas un bateau
mon kayak ce n’est pas un sport
c’est un couch
et un couch ça vient pas au magasin
avec une manette ou un gouvernail
ça vient juste avec un coussin
des fois un petit levier
pour étirer ses jambes
et fermer les yeux
je suis sur l’eau
pour je sais pas combien de temps encore
et c’est magnifique
Poème et interprétation : Baron Marc-André Lévesque Réalisation et montage : Pascal Robitaille
Direction photo : Matthew Wolkow
Prise de son : Farid Kassouf
Musique et mixage : Samuel Desrosiers
Direction de production : Jonathan Lamy
Colorisation : William Albu
Équipement caméra : Kid Kdak
Assurances : Plan B
Fils d’un père brayon et d’une mère franco-ontarienne, Baron Marc-André Lévesque est né en 1990 à Ottawa. Il a étudié la littérature et le cinéma à l’Université de Montréal. Il a publié Chasse aux licornes (2015) et Toutou tango (2017) aux Éditions de l’Écrou. Il lui arrive de lire des poèmes à la radio, dans les bars, dans les cafés, dans les parcs et lors d’aventures périlleuses sur le fleuve Saint-Laurent à bord de son navire gonflable.