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texte et interprétation : Gabrielle Giasson-Dulude musique : Gian Tenio Carlone et Joseph-Antoine Martineau-Gagné source : www.toutacouplapoesie.ca
Texte et interprétation : Gabrielle Giasson-Dulude
Musique : Gian Tenio Carlone et Joseph-Antoine Martineau-Gagné
voie ferrée troncs d’arbres et rouleaux de peinture
tordent les carreaux de clôture
entre les garde-fous la polyphonie sur les murs
la fumée dans ses yeux de noyée
le chandail rose dans la terre battue
Suzanne au milieu des cartons trempés
en lettres rouges on a écrit SAVE
derrière l’écorce il y avait Suzanne
et ses pas de fantôme
« tout ce que les femmes aiment » dit le gars assis au sol
quand les portes battantes du métro nous tombaient dans les bras
le trottoir montrait son ventre
une voiture arrachait aux yeux noirs de Suzanne
les diamants de la nuit
toi, tu t’es assise tu m’as regardée
avec ton sourire de biche poudrée
– et j’aurais voulu te dire qu’il y avait un horizon
possible ici
dans les diamants de la nuit
Gabrielle Giasson-Dulude, poète et essayiste, est née en 1984 à Montréal, où elle vit toujours. Elle a fait paraître son premier recueil, Portrait d’homme, au Noroît en 2015. Son essai Les chants du mime. En compagnie d’Étienne Decroux (Noroît, 2017) est lauréat 2018 du prix Spirale Eva-Le-Grand et du prix Contre-jour de l’essai littéraire. Récemment, elle a écrit des essais pour les revues L’Inconvénient et Spirale, en plus de prendre part au comité de rédaction de la revue Moebius. Elle prépare présentement une thèse de doctorat en théorie de la création littéraire à l’UQAM et, le plus souvent possible, elle chante dans les cages d’escalier de l’université.